L'Inde est un des pays où l'on divorce le moins – lepetitjournal.com

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En Inde, on constate qu’il y a de plus en plus de divorces en ville mais, dans les milieux ruraux, divorcer reste une exception.
 
Avec la naissance et la mort, le mariage est une des étapes les plus importantes dans la vie d’un Indien et d’une Indienne. On se marie d’abord, on apprend à s’aimer ensuite. Si les choses se passent mal, c’est à la femme de s’adapter à tout prix pour sauver le couple. Divorcer reste un déshonneur qui rejaillira sur toute la famille.
 
Le taux de divortialité (nombres de divorces prononcés dans l’année pour 1000 habitants) y est de 1,2 alors qu’il est de 1,9 en France. En tête du classement vient la Russie avec 4,65 pour mille.
Ce taux est une moyenne nationale, soumis à des écarts importants, notamment entre les grandes cités et le monde rural. Il aurait doublé à Delhi en dix ans. Le divorce est de plus en plus accepté comme une option par les jeunes générations alors que celle des parents en parle encore « à voix basse », comme une honte ou avec pitié pour la femme concernée. A la campagne, divorcer reste un tabou dans la culture patriarcale qui attend de la femme qu’elle intègre la famille du mari en faisant passer sa vie de couple après la relation fondamentale du fils avec ses parents. 
 
C’est un juge des affaires familiales qui prononcera le divorce. Selon qu’il s’agira d’un divorce « à l’amiable » ou en contentieux, la durée de la procédure sera bien entendu très différente. Cependant, même quand il y a consentement mutuel, il faudra au moins deux ans pour atteindre le terme car les époux doivent comparaître deux fois devant le juge et les tribunaux sont bien encombrés. Pour un divorce contesté, la procédure prendra entre trois et cinq ans. Deux avocats seront nécessaires, l’un pour accompagner chaque parti, l’autre pour faire enregistrer le jugement. 
 
Bien que présenté comme laïque, le système judiciaire indien s’est doté de lois basées sur les différentes confessions religieuses. Ainsi, les Hindous, les Chrétiens, les Parsis, les Musulmans ont des lois différentes pour leurs mariages et donc pour leurs divorces. 
Pour les Hindous par exemple, la loi de 1955 donne la liste des différents motifs qui peuvent justifier un divorce : adultère,  cruauté (blessure mentale et physique mettant en danger la vie, l’intégrité physique et la santé), abandon (au moins deux ans), conversion religieuse du conjoint, trouble mental incurable, lèpre, maladie vénérienne, renoncement à toutes les affaires du monde par le conjoint.
 
 
Quelle que soit sa religion, que le conjoint soit d’accord ou pas, pour demander le divorce, il faut déposer une requête auprès du juge des affaires familiales. A Chennai, le juge siège à la Haute Cour de Madras, dans le grand palais à l’extrémité sud de George Town. Le bâtiment, construit par les Anglais, date du XIXème siècle. Il abrite le tribunal civil. Certains éléments architecturaux sont paraît-il magnifiques comme les plafonds peints et des vitraux, mais nous n’avons pas pu les voir car le bâtiment est interdit au public sans convocation d’un juge.
Il est pourtant intéressant de pénétrer dans les jardins de la Haute Cour pour se rendre compte de l’effervescence qui y règne chaque matin, au moment des audiences. 
C’est ce que nous avons fait et nous vous rapportons ici le témoignage de trois femmes qui se débattent dans une procédure de divorce longue et difficile et de deux avocats croisés à la sortie du tribunal.
 
 
Un ballet incessant de femmes et d’hommes en habit noir et blanc, les bras chargés de dossiers papiers tenus par des ficelles, voilà le spectacle sur le chemin d’accès aux sept salles d’audience de la section des affaires familiales de la Haute Cour de Madras.
Les avocats, avant d’entrer dans le tribunal, font le point avec leurs clients, appuyés sur le siège d’un scooter ou sur le rebord d’une fenêtre. L’un d’entre eux, la quarantaine, nous dit qu’il travaille majoritairement pour des litiges sur la propriété privée et qu’il traite également des divorces, des cas difficiles qui réclament beaucoup de travail.
Une jeune femme, stagiaire, en dernière année d’études, nous précise que cinq années universitaires sont nécessaires pour devenir avocat. Les places dans les universités publiques ne sont pas assez nombreuses et ceux qui le peuvent se tournent vers des instituts privés dont le coût de scolarité est élevé. Le problème alors est de faire reconnaître son diplôme par l’état. La jeune stagiaire, qui veut être avocat des affaires familiales, remarque que dans sa promotion, la moitié des étudiants sont des filles. La profession se féminise. 
 
 
Les marches du bâtiment qui fait face aux salles d’audience de la Haute Cour sont occupées par des femmes qui attendent de pouvoir être entendues par le juge ou le résultat du verdict. Les visages sont tendus. Après de longues minutes, la parole se libère et on entend alors le récit de séparations douloureuses, par les intéressées elles-mêmes ou par leur mère qui souvent les accompagnent. 
Nous avons ainsi rencontré trois d’entre elles qui ont accepté de raconter leur expérience.
Saranay a 33 ans. Elle est chrétienne. Son mari l’a abandonnée sans ressource, six mois après la naissance de leur enfant. Ses parents l’ont accueillie et depuis quatre ans, elle a engagé une procédure de divorce qui traîne car son conjoint ne s’est pas présenté aux premières audiences et la COVID a retardé la suite. Elle a déjà dépensé 150  000 roupies en avocat et voudrait obtenir rapidement l’enregistrement du divorce pour tourner la page. Elle a trouvé du travail et vit toujours chez ses parents avec son fils.
Prya, 28 ans, est hindoue. Malgré une dot de 1 million de roupies (environ 12 000 euros), son mari lui a toujours reproché d’être un poids financier. Il la trompait et se montrait souvent violent. La jeune femme s’est réfugiée chez ses parents qui au début ne voulaient pas l’accueillir. Son père a fait une crise cardiaque, de honte d’après sa femme. Prya est décidée à divorcer coûte que coûte. Son conjoint accepterait une solution à l’amiable à condition qu’elle lui donne de l’argent.
Suganar, 20 ans, est hindoue. Elle a un enfant de 2 ans. Son mari étant sans emploi, elle est devenue femme de ménage dans une entreprise. Son mari ne supporte pas qu’elle côtoie d’autres hommes. Jaloux, il dit que l’enfant n’est pas de lui et la bat. Il y a quelques semaines, il l’a chassé du domicile. Suganar s’est réfugiée chez ses parents et a déposé une requête pour divorcer. Aujourd’hui, première convocation du juge. Suganar a attendu mais son mari ne s’est pas présenté. Le chemin risque d’être long. 
 
 
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